Les mariages

Publié le par Julia Angellier Vernet

Les mariages

Alors qu'elle a fait bonne figure pendant tout le repas, Ludivine monte se coucher et quand Frédéric la rejoint, penaud et prêt à s'excuser elle lui envoie une gifle à toute volée. S'ensuit une grosse dispute qui a le mérite pourtant de les réunir. Ludivine sait qu'elle doit accepter cette nouvelle passion de Frédéric pour les courses. C'est un besoin pour lui d'être toujours en mouvement, Ludivine sait désormais qu'elle ne pourra équilibrer son couple qu'au prix de concessions.

Gaspard a fait sa demande en mariage, on le voit partout avec Anne dans le parc ou chez Julia qui les chaperonne avec plaisir. Anne a toujours été sa préférée et voir Gaspard en adoration devant sa fiancée lui rappelle un autre amour. Dans ses prunelles grises il y a toujours le portrait de Rodolphe.

Pour Ludivine, c'est différent, tantôt amusée, tantôt agacée par ce couple. Elle voudrait pouvoir dire à Anne "Attention, il y a des pièges" Mais Anne n'a pas envie de l'entendre, elle est sûre, comme toutes celles qui débutent qu'elle saura remporter la victoire et tant pis pour les autres.

Isabelle sans doute alanguie par leur exemple, laisse à présent Jean Arnal lui faire la cour. Mais quand Anne lui demande si elle l'aime, Isabelle affirme que l'amour n'existe pas. Elle n'a pas oublié cet après-midi où seule à lire dans la montagnette, elle avait surpris le baiser de sa mère et de son oncle.
Et quand Anne rapporte la conversation à sa soeur Christine, sa confidente privilégiée, celle-ci lui affirme qu'Isabelle est jalouse de tout le monde et en particulier de leur mère. Elle l'accuse d'être un être calculateur, méchant, de se moquer de Jean Arnal qui est bien trop bon pour elle. Anne finit par découvrir que Christine est amoureuse de Jean, mais elle est tellement occupée par ses propres amours qu'elle ne s'arrête pas vraiment sur cette révélation.


Septembre 1910
Mariage d'Anne Vernet avec Gaspard de Barcarin, mariage fastueux qui laissa un souvenir impérissable. On devait s'en souvenir longtemps.
Puis vint l'automne, pluvieux et froid, malgré tout la santé de Julia était stationnaire, Adrienne qui venait la voir chaque dimanche la trouvait de plus en plus fragile. Mais à 76 ans on ne pouvait demander à Julia d'avoir l'apparence d'une jouvence
lle.


Après les fêtes du bout de l'an, Anne et Gaspard sont revenus de leur voyage de noces à Capri, Hubert a prolongé son séjour à Mogador pour les fiançailles d'Isabelle et de Jean. Quelquefois Jean se plaint de la froideur d'Isabelle et bien qu'il semble l'approuver quand elle repousse la date de leur mariage, il se prend à envier les tendres roucoulades d'Anne et Gaspard.
Hubert lui aussi la trouve un peu dure, et la met en garde, mais en peu de mots elle ré ouvre la brèche de son impossible amour. Il sait bien quelle est la cause du désenchantement de la jeune femme. Il sait bien qu'elle l'a pardonné à lui, que sa rancoeur n'est tournée que vers sa mère Ludivin
e.

C'est ce jour-là sans doute qu'Hubert a pris sa décision. Il est monté voir sa mère et lui a parlé d'une jeune fille, Madeleine Brun, timide, réservée, un peu comme Elise Royer, pour lui ce n'est pas la passion, mais elle lui plaît suffisamment pour vouloir l'épouser. Et c'est un matin de mars qu'il l'amène à Mogador. En la voyant Ludivine est amusée, son amour propre en avait pris un coup à l'annonce de ce mariage, mais en voyant Madeleine, si gauche, si mal fagotée, sans aucun chic la rend charitable. Madeleine est éblouie par toute la famille, l'accueil de Julia a été si gentil que Madeleine ne l'oubliera jamais. Elle est impressionnée par la beauté de Ludivine et confie à Hubert que celle-ci souhaitait être son amie. Hubert n'a rien répondu mais il n'a pas du tout envie que les deux femmes soient intimes.
Leur mariage s'est déroulé en juin 1911 dans la plus stricte intimité.


Début juillet, Frédéric se met en tête d'organiser une fête pour les 20 ans de son aînée, Isabelle est très heureuse de cette attention. Tout le monde participe à ce beau projet, Jean Arnal ne ménage pas sa peine pour donner satisfaction à son "Etat-major", même Julia qui donne des conseils, se rappelant les fêtes d'antan, intéressée par les moindres détails. Et la veille quand Frédéric fait essayer les illuminations, Julia sortie au bras de son fils concède que "oui c'est bien", une dernière fois elle aura vu Mogador tel qu'il fut du vivant de Rodolphe.
C'est le lendemain qu'Isabelle en cherchant son porte- aiguilles découvre dans le tiroir de Christine au milieu d'un fouillis incroyable, le gant de Jean qu'il a perdu et cherché en vain, un mouchoir aux initiales de Jean, un mégot, une photo du jeune homme. Isabelle comprend maintenant l'hostilité de sa soeur envers elle. Le soir alors que la fête bat son plein, Isabelle avoue à Jean qu'elle ne souhaite plus l'épouser. C'est un cataclysme qui s'abat sur Mogador. Ludivine demande des comptes et n'accepte pas cette décision, Frédéric plus compréhensif essaie de la persuader, mais Isabelle veut rentrer au couvent. Dès lors à Mogador l'ambiance est mortelle.

Un matin, Mathilde découvre dans la chambre déserte d'Isabelle une lettre qu'elle s'empresse de porter à Frédéric. Isabelle est partie dans la nuit. Trois jours plus tard arrive une lettre où Isabelle explique qu'elle a trouvé asile chez les Bénédictines vers Montpellier. Et bien que Ludivine soit prête à partir pour la ramener, Frédéric la raisonne, Isabelle a choisi sa voie, ils se doivent de l'accepter.

Alors qu'elle a fait bonne figure pendant tout le repas, Ludivine monte se coucher et quand Frédéric la rejoint, penaud et prêt à s'excuser elle lui envoie une gifle à toute volée. S'ensuit une grosse dispute qui a le mérite pourtant de les réunir. Ludivine sait qu'elle doit accepter cette nouvelle passion de Frédéric pour les courses. C'est un besoin pour lui d'être toujours en mouvement, Ludivine sait désormais qu'elle ne pourra équilibrer son couple qu'au prix de concessions.

Gaspard a fait sa demande en mariage, on le voit partout avec Anne dans le parc ou chez Julia qui les chaperonne avec plaisir. Anne a toujours été sa préférée et voir Gaspard en adoration devant sa fiancée lui rappelle un autre amour. Dans ses prunelles grises il y a toujours le portrait de Rodolphe.

Pour Ludivine, c'est différent, tantôt amusée, tantôt agacée par ce couple. Elle voudrait pouvoir dire à Anne "Attention, il y a des pièges" Mais Anne n'a pas envie de l'entendre, elle est sûre, comme toutes celles qui débutent qu'elle saura remporter la victoire et tant pis pour les autres.

Isabelle sans doute alanguie par leur exemple, laisse à présent Jean Arnal lui faire la cour. Mais quand Anne lui demande si elle l'aime, Isabelle affirme que l'amour n'existe pas. Elle n'a pas oublié cet après-midi où seule à lire dans la montagnette, elle avait surpris le baiser de sa mère et de son oncle.
Et quand Anne rapporte la conversation à sa soeur Christine, sa confidente privilégiée, celle-ci lui affirme qu'Isabelle est jalouse de tout le monde et en particulier de leur mère. Elle l'accuse d'être un être calculateur, méchant, de se moquer de Jean Arnal qui est bien trop bon pour elle. Anne finit par découvrir que Christine est amoureuse de Jean, mais elle est tellement occupée par ses propres amours qu'elle ne s'arrête pas vraiment sur cette révélation.
Septembre 1910
Mariage d'Anne Vernet avec Gaspard de Barcarin, mariage fastueux qui laissa un souvenir impérissable. On devait s'en souvenir longtemps.
Puis vint l'automne, pluvieux et froid, malgré tout la santé de Julia était stationnaire, Adrienne qui venait la voir chaque dimanche la trouvait de plus en plus fragile. Mais à 76 ans on ne pouvait demander à Julia d'avoir l'apparence d'une jouvencelle.
Après les fêtes du bout de l'an, Anne et Gaspard sont revenus de leur voyage de noces à Capri, Hubert a prolongé son séjour à Mogador pour les fiançailles d'Isabelle et de Jean. Quelquefois Jean se plaint de la froideur d'Isabelle et bien qu'il semble l'approuver quand elle repousse la date de leur mariage, il se prend à envier les tendres roucoulades d'Anne et Gaspard.
Hubert lui aussi la trouve un peu dure, et la met en garde, mais en peu de mots elle ré ouvre la brèche de son impossible amour. Il sait bien quelle est la cause du désenchantement de la jeune femme. Il sait bien qu'elle l'a pardonné à lui, que sa rancoeur n'est tournée que vers sa mère
Ludivine.

C'est ce jour-là sans doute qu'Hubert a pris sa décision. Il est monté voir sa mère et lui a parlé d'une jeune fille, Madeleine Brun, timide, réservée, un peu comme Elise Royer, pour lui ce n'est pas la passion, mais elle lui plaît suffisamment pour vouloir l'épouser. Et c'est un matin de mars qu'il l'amène à Mogador. En la voyant Ludivine est amusée, son amour propre en avait pris un coup à l'annonce de ce mariage, mais en voyant Madeleine, si gauche, si mal fagotée, sans aucun chic la rend charitable. Madeleine est éblouie par toute la famille, l'accueil de Julia a été si gentil que Madeleine ne l'oubliera jamais. Elle est impressionnée par la beauté de Ludivine et confie à Hubert que celle-ci souhaitait être son amie. Hubert n'a rien répondu mais il n'a pas du tout envie que les deux femmes soient intimes.
Leur mariage s'est déroulé en juin 1911 dans la plus stricte intimité.
Début juillet, Frédéric se met en tête d'organiser une fête pour les 20 ans de son aînée, Isabelle est très heureuse de cette attention. Tout le monde participe à ce beau projet, Jean Arnal ne ménage pas sa peine pour donner satisfaction à son "Etat-major", même Julia qui donne des conseils, se rappelant les fêtes d'antan, intéressée par les moindres détails. Et la veille quand Frédéric fait essayer les illuminations, Julia sortie au bras de son fils concède que "oui c'est bien", une dernière fois elle aura vu Mogador tel qu'il fut du vivant de Rodolphe.
C'est le lendemain qu'Isabelle en cherchant son porte- aiguilles découvre dans le tiroir de Christine au milieu d'un fouillis incroyable, le gant de Jean qu'il a perdu et cherché en vain, un mouchoir aux initiales de Jean, un mégot, une photo du jeune homme. Isabelle comprend maintenant l'hostilité de sa soeur envers elle. Le soir alors que la fête bat son plein, Isabelle avoue à Jean qu'elle ne souhaite plus l'épouser. C'est un cataclysme qui s'abat sur Mogador. Ludivine demande des comptes et n'accepte pas cette décision, Frédéric plus compréhensif essaie de la persuader, mais Isabelle veut rentrer au couvent. Dès lors à Mogador l'ambiance est mortell
e.

Un matin, Mathilde découvre dans la chambre déserte d'Isabelle une lettre qu'elle s'empresse de porter à Frédéric. Isabelle est partie dans la nuit. Trois jours plus tard arrive une lettre où Isabelle explique qu'elle a trouvé asile chez les Bénédictines vers Montpellier. Et bien que Ludivine soit prête à partir pour la ramener, Frédéric la raisonne, Isabelle a choisi sa voie, ils se doivent de l'accepter.

Publié dans Ludivine

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